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Espace d'Art Contemporain Les Carmes
19, rue des Carmes
09100 PAMIERS
Tel : 05.61.60.21.23
présentera le vendredi 23 août l'exposition de Laurent JIMENEZ-BALAGUER qui se déroulera du 23 août au 21 septembre 2013.
Ouvert du Mardi au Vendredi de 15h à 19h et le Samedi de 10h à 12h et de 15h à 19h.
Vous êtes donc conviés au vernissage le vendredi 23 août à partir de 18 h 30 pour un moment convivial en présence de l'artiste qui nous fait la joie de venir passer quelques jours à Pamiers à cette occasion. Cliquer sur les photos pour les agrandir.
Laurent Jiménez-Balaguer est un peintre catalan. Né le 14 janvier 1928, à L’Hospitalet de Llobregat (Barcelone – Catalogne), il s’installe et vit à Paris. Il est un des principaux initiateurs d’un langage privé en peinture et appartient à l’Expressionnisme abstrait catalan et à l’Art informel européen, courants qui se caractérisent par leur revendication humaniste. José María Moreno Galván en 1960, le considérait comme faisant partie des vingt peintres les plus représentatifs de l’Expressionnisme abstrait espagnol.
Son oeuvre adopte l’idée que la création est un acte performatif à partir de la théorie austinienne des actes de langage et de sa pratique de plasticien. Sa conception de l’art et de la société l’inscrivent dans un procès de révolution silencieuse où il appartient au sujet de lutter contre la mort et la disparition de la subjectivité humaine. Pour lui il y a deux réalités impératives : Le corps et la mémoire et L’extérieur et l’intérieur. En opposition au Surréalisme, qui est l’éloge de la non réalité, Jiménez-Balaguer préfère l’expression de « Réalité Autre ».
« Pour le peintre que je suis… fasciné par les images qui rendent visible le monde intérieur, ma démarche est l’association de deux concepts primaires : le corps et la mémoire.
Toute mon œuvre est le corps d’une mémoire, en constante évolution. Non seulement parce que le parcours est rythmé par des cycles de vie, mais aussi par la complexité des moments insaisissables qui posent jour après jour la question du sens.
Mais au-delà d’une quête personnelle, je dessine un besoin plus large de transmission de la mémoire. Je veux réaliser le passage de l’individuel à l’universel.
Joignant les cordes morceau par morceau, je trace le chemin pour une continuité ; elles relient ma mémoire intérieure d’homme à un tout d’univers. A travers d’elles, je trouve l’assurance d’être, d’exister devant cette immensité qui nous entoure et nous accable de tout son poids.
Quand le langage pictural touche à ses limites, les cordes sont les outils d’un nouveau langage avec ses propres signes d’identité. Mon acte alors est en tension avec ma prise de conscience… la pensée alors donne le geste.
Si je peins, j’exécute un acte qui se voudrait un projet idéal. Je souhaite faire basculer l’art dans son ailleurs, vers un art d’actes et non d’effets. En moi, il n’y a pas d’images abstraites, il n’y a que des parties d’une réalité.
Ainsi ma peinture est une vérité intérieure, ne ressemblant pas aux choses extérieures, transformant petit à petit le chaos et le sentiment tragique du monde en conscience de soi.
La volonté de conquérir un territoire permet aux êtres, de croire qu’ils possèdent leur destin. A nous le courage de croire en notre rêve et surtout de le réaliser.
L’art sert pour aller plus de la mort. »
Biographie
Dans ses premiers tableaux, Laurent Jimenez-Balaguer a peint des figures humaines, souvent androgynes, où l’expression des visages ne transcrit aucun sentiment connu. Elles lui rappellent l’influence ressentie du Greco : « Ses personnages ont l’air de flammes, je trouvais cela d’une beauté extraordinaire. Leur corps physique devenait corps spirituel, le corps extérieur et l’intérieur du corps se confondaient. Pour moi Le Greco c’est viscéral. Sa matière n’est pas fixe. Elle n’a pas de contours. Et son geste s’épanouit, s’échappe, va vers l’infini, vers le haut, en quête de Dieu. »
Il abandonne la figuration et l’idée d’une description extérieure du monde pour se focaliser sur le problème du rendre visible l’invisible. « Le plus grand art est de transformer le chaos et le sentiment tragique du monde en conscience de soi et de permettre aux hommes de croire qu’ils possèdent leur destin. »
Il participe activement à la reconnaissance d’une identité catalane et apprend à écrire sa langue maternelle, le Catalan, alors interdit dans l’Espagne franquiste. Il fréquente les cours de la Escuela de la Lonja et ceux de Fomento de Artes Decorativas et poursuit ses études à l’école des Beaux-Arts de Barcelone.
Ce sont des années d’expérimentation à la recherche de l’expression de l’homme total, concept qui retrouve son intuition d’une psychologie des profondeurs qu’il faut porter à la surface. C’est ainsi que Jimenez peint en plein air, dans les montagnes de Montserrat avec son ami Josep Guinovart pour libérer son geste de toute convention arbitraire et trouver le point d’assise d’un savoir unique, à partir duquel la connaissance de l’intériorité puisse se fonder.
Laurent Jimenez-Balguer obtient plusieurs prix et bénéficie d’une bourse pour poursuivre ses études à Madrid.
Le jeune peinture espagnol recherche ses marques, ses caractéristiques identitaires et son envergure. Il s’oppose à l’art officiel qui vise une légitimation internationale du régime franquiste. Les avant-gardes catalanistes se meuvent autour de quelques voix singulières qui se font entendre pour la revendication d’un art nouveau, principalement Joan Miró.
Jimenez connaît Cesáreo Rodríguez-Aguilera et sa femme Mercedes de Prat qui deviennent des grands amis à vie.
De retour à Barcelone en 1954, il publie un manifeste : “ He escuchado ” où il définit sa prétention, « to claim » au sens de Stanley Cavell.
En 1956 : Il crée une série de formes abstraites sur fond blanc où ce n’est plus le sentiment hermétique d’une intériorité cachée qui est célébrée, mais le mouvement de l’inexpressivité du soi qui prend vie en se libérant de son silence.
Il trouve à la Galerie Clan à Madrid des aides précieuses comme Manolo Millares du groupe El Paso et César Manrique. Ce dernier deviendra un grand ami et l’invitera à communiquer davantage avec lui.
Sa recherche d’expression totale de l’âme humaine prend un nouveau tournant en 1959 et le mène à la création de formes qui semblent reconnaissables pour toute personne qui les verrait. Ces nouvelles abstractions expressives ne sont ni extérieures ni intérieures et sont plaquées sur un fond cosmique infini.
Le style de cette époque montre la recherche d’un contrôle et d’une maîtrise qui sera une des caractéristiques de Jiménez-Balaguer tout le long de son itinéraire. Il n’y a pas de grattage, d’enlaidissement, de destruction projetée, de violence exercée contre la matière picturale, comme chez d’autres informalistes, car pour lui, la matière c’est l’homme.
Pour Jiménez-Balaguer, tout langage intérieur a pour destin d’être universel : « Ce combat sans pitié que je mène dans mon corps profond, qu’il faut que je brise sans arrêt pour naître enfin, est celui qui provoque le passage du personnel au collectif... du moi aux autres, de l’individuel à l’universel. »
En 1986, Jimenez contacte Michel Tapié, créateur du concept de Art Autre qui lui présente Rodolphe Stadler.
À partir de 1988 : Jiménez-Balaguer introduit des objets du monde pour dire le monde et utilise leur signification pour dire l’intériorité. Le tableau devient une pure énonciation à l’aide de troncs, cordes, tissus.
En 1990, un lexique du monde est mis en place et une écriture de signifiants. Chaque tableau devient le lieu de visualisation de ce qui constitue un langage universel de l’intériorité. Leur beauté, est dans une énonciation picturale à mi-chemin entre l’affirmation et la question. Chaque affirmation picturale affirme et interroge la nécessité de ses constituants. L’interrogation porte sur la mémoire, la conception du temps, l’identité acquise, la souffrance.
Expositions
2012 : "Cicle Invasions Subtils... amb Laurent Jiménez-Balaguer", Espai Guinovart, Agramunt, Catalogne, Espagne
2012 : "L’Emergència del Signe"5, Musée Can Framis, Fundació Vila Casas, Barcelone, Catalogne, Espagne
2010 : "El Cos d’una memòria", Galerie Art Vall, Andorre
2010 : "Le Noeud", Galerie Saint Cyr, Rouen, France
2007 : "Cuerpo de una memoria", Galerie Calart Actual, Ségovie, Espagne
2006 : "L'au-delà du miroir", Galerie Guislain-États d'Art, Paris, France
2003 : "OEuvres de 1960 à 1962" et "Souvenirs enfouis", Rétrospective, Galerie Guislain-États d'Art, Paris, France
2002 : "Traces d'une mémoire", Centre d'Études Catalanes, Paris, France
2000 : "Exposition", Galerie Guislain-États d'Art, Paris, France
1999 : "2000 ans de quoi ?", Galerie Lina Davidov, Paris, France
1999 : "2000 ans de quoi ?", Grand Théâtre d’Angers, Angers, France
1998 : "Dedans/Dehors", La Corderie Royale, Rochefort, France
1998 : MPT Courdimanche, Les Ulis, France
1997 : "Images d'une mémoire", Les Cordeliers, Châteauroux, France
1997 : Galerie Lina Davidov, Paris, France
1996 : Galerie Finartis, Zoug, Suisse
1995 : Galerie Calart, Genève, Suisse
1994 : Galerie Rami, Zurich, Suisse,
1994 : Galerie Lina Davidov, Paris, France
1993 : Galerie Adriana Schmidt, Cologne, Allemagne
1992 : Galerie Lina Davidov, Paris, France
1992 : Galerie Adriana Schmidt, Stuttgart, Allemagne
1991 : Centre d'Art Contemporain, Corbeil-Essonnes, France
1991 : Galerie Claude Samuel, Paris, France
1991 : Galerie Rami, Zurich, Suisse
1990 : Galerie Calart, Genève, Suisse
1989 : Galerie Claude Samuel, Paris, France
1987 : "Réalité autre", Galerie Claude Samuel, Paris, France
1985 : Paris Art Center, Paris, France